Le pont fut construit sous l'inspiration du diable pour la perdition des âmes des belles filles de Thueyts.
Le diable se décida à exécuter ce que ne pouvait faire les hommes.
Mais après leur avoir bâti un pont, il étendit son pouvoir sur le gouffre, le rocher, et la nuit venue, il chasse les âmes, suivi par un cortège de bêtes impures dont les clameurs se mêlent au tumulte des eaux.
Par nos âmes, que le diable lui-même construise un pont pour que nous puissions rejoindre nos amoureux, disaient les filles de Thueyts. Ainsi fut fait le pont.
C'est pour cela que certains jours de grand vent on entend leurs lamentations et cris de repentir.
Le diable, un jour, jeta ce pont sur le sauvage défilé de l'Ardèche à Thueyts, pour que les garçons et les filles puissent abriter sur l'autre rive leurs coupables amours.
Mais beaucoup, glissant dans le gouffre, ne revinrent jamais au village, et l'on croit parfois entendre leurs appels désespérés mêlés au grondement des eaux.
En l'an 52 avant J.C, Jules César traverse l'Helvie (le Vivarais actuel) pour aller combattre Vercingétorix.
La voie la plus plausible serait Alba, Lussas, Aubenas… et naturellement notre village.
Les légions romaines remontent l'Ardèche et cherchent un lieu propre pour établir leur camp.
L'officier chargé de cette mission trouve enfin l'emplacement idéal, car il le faut grand, relativement plat, la présence de l'eau est indispensable (présence du ruisseau le Merdaric).
Il rend compte au général en chef de sa trouvaille, mais il y a encore un grand morceau de route à faire et Jules César s'impatiente :
- " Arrivera-t-on bientôt ?"
Enfin arrivé en haut de la Gravenne, d'un grand geste circulaire, montrant cette plaine verdoyante et accueillante, l'aide de camp s'écrie :
- "Tu y es !"
Le nom etait trouvé : de " Tu y es" à THUEYTS, il n'y a qu'un pas.
Le Roi et la Reine escaladaient chacun un escalier de Basalte.
Le Roi criait à la Reine :
- " - Tu y es ? - "
et l'écho répondait :
- " Thueyts"
... d'où le nom du village.